Se réinventer après la séparation Le quiz du vendeur
Pour un TC d’une coop ou d’un négoce ayant choisi la vente, il ne sera plus possible de faire du conseil spécifique. Illustration de ce qui est autorisé, ou non, dans les échanges avec les agriculteurs.
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D’après le code rural (article L254-6-3), « le conseil spécifique relatif à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques est un conseil comportant une recommandation d’utilisation de produits phytopharmaceutiques ». Une définition qui en pratique peut être sujette à interprétation. Pour tenter de démêler l’écheveau, voici notre quiz et les analyses livrées par plusieurs experts et distributeurs. Les réponses évoquées peuvent varier d’une situation à l’autre, selon le contexte de l’entreprise. En cas de doute, n’hésitez pas à faire appel à votre organisme certificateur, ou à votre organisation professionnelle.
1 « Je confirme que les taches observées, c’est bien de la septoriose »
Si le conseil spécifique phytos est incompatible avec la vente, l’observation à la parcelle n’en relève pas. Une entreprise ayant choisi la vente est autorisée à continuer à en faire et à communiquer ses résultats aux producteurs. « L’observation reste possible », confirme Émilie Rannou, responsable conseil et approvisionnement à La Coopération agricole Métiers du grain.
2 « En décembre 2020, nous avions parlé d’un passage à demi-dose pour les pucerons, mais vu la pression, mieux vaut la pleine dose »
S’il était possible pour un distributeur de réaliser des préconisations phytos jusqu’au 31 décembre 2020, depuis le 1er janvier, c’est impossible, même s’il s’agit de modifier une préco déjà faite. La démarche relève du conseil spécifique.
3 « Contre la tavelure, l’entreprise a dans sa gamme de produits Stoptavelure et Tousantitavelure »
Le TC peut uniquement présenter l’offre des produits de son entreprise, sans émettre de recommandation. « Les méthodes alternatives sont à mettre en avant quand elles existent, appuie Émilie Rannou. La logique de la réglementation, c’est que l’agriculteur soit aux manettes de ses décisions. Il ne faut pas perdre de vue cet objectif. »
4 « Voici les résultats de notre plateforme d’essais, nous avons essayé un nouveau programme de désherbage »
Une présentation de résultats d’essais seule relève de l’information, et non d’un conseil spécifique, même si elle mentionne les produits testés, les doses et les stades d’application.
5 « Vu la pression mildiou, ce biocontrôle est à mettre à 2 l/ha, avant la fleur »
Autorisé, à condition qu’il soit CEPP. L’interdiction de réaliser du conseil spécifique phytos s’applique à tous les produits phytosanitaires, y compris ceux de biocontrôle. C’est un point qu’a rappelé le ministère de l’Agriculture dans sa foire aux questions en ligne. En revanche, la vente de produits phytos n’est pas incompatible avec la promotion de fiches actions CEPP : au contraire, les distributeurs se doivent de le faire. Il est donc possible pour un TC de conseiller des fiches CEPP, portant le cas échéant sur des produits de biocontrôle.
6 « Je peux réaliser le diagnostic PSE (paiement pour service environnemental) de la ferme »
Ce point est traité dans la foire aux questions du ministère de l’Agriculture. Une structure agréée pour la vente peut réaliser ces audits, même s’ils conduisent à l’établissement d’un diagnostic mentionnant l’IFT (indice de fréquence de traitement). « La délivrance d’un diagnostic seul n’est pas considérée comme une activité incompatible avec l’activité de distribution ou d’application », précise le ministère.
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